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Pâques, ou la fin d’un confinement
mardi 14 avril 2020Des millions de chrétiennes et de chrétiens, en ce dimanche différent des autres, vont bientôt célébrer Pâques. La grande majorité d’entre eux, sans doute, le feront cette année en confinement, isolés derrière des portes closes.
« Toutes portes étant closes… » Les récits qu’ils se reliront, ce dimanche-là et les jours d’après, leur rediront, l’un après l’autre, que c’est bien ainsi que, pour eux, tout a commencé.
La mort avait frappé, déroutante et scandaleuse. S’en remettraient-ils jamais? Et elle pouvait frapper encore. Non plus cette fois un être exceptionnel, à la parole duquel ils avaient un moment accroché leur vie. C’est eux-mêmes maintenant, petite poignée de disciples, qui se sentaient menacés s’ils sortaient et se mêlaient au public. Mieux valait rester entre eux, recroquevillés dans le deuil et la peur.
C’est la mort qu’ils redoutaient. Voilà que, soudaine et inattendue, la vie se présente à eux. « Il se tint au milieu d’eux et leur dit : " Paix à vous! ". Pourquoi êtes-vous troublés? Et pourquoi des doutes dans vos cœurs? »
Des millions d’hommes et de femmes, en ce dimanche pas comme les autres, sentiront revivre malgré tout une part d’eux-mêmes. Un mal invisible peut bien frapper et conduire jusqu’aux portes de la mort. Pour eux, pour elles, un Invisible, autrement puissant, a manifesté que sont ouvertes toutes grandes les portes de la vie. Cette certitude-là avait fait revivre avant eux les premiers disciples. C’est encore elle qui les avait fait sortir de leur isolement, après l’expérience d’une quarantaine inédite : « Pendant quarante jours, il leur était apparu et les avait entretenus du Royaume de Dieu. »
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Pâques
lundi 06 avril 2020Pour des milliers de personnes, la « Passion », cette année, ne se sera pas résumée au « Vendredi Saint ». Elle aura débuté bien avant et durera après. Le virus poursuit son œuvre et s’ajoute aux passions liées aux injustices ravageant notre monde.
Pour des milliers de personnes, la « Pâque » du Christ Jésus, cette année, se résumera à quelques prières, loin des lieux de rassemblements et de liturgies solennelles du Triduum. La vie chrétienne, débutée à leur baptême, se poursuit… malgré les églises fermées et les jeûnes liturgiques… et toutes les offres de participation à distance sur le Web.
Pour des milliers de personnes, le matin de « Pâques », cette année, viendra soutenir une lueur d’espérance, un brin d’espérance. L’espérance chrétienne ici se noue aux espoirs de malades, de travailleurs et de travailleuses dans les milieux de la santé, dans les lieux de planification et de décision pour une vie sociale renouvelée possiblement dans un avenir rapproché.
Pour nous, au Collège universitaire dominicain, l’arrivée du « Temps Pascal », malgré la distance et les séparations physiques, signale, cette année, le dernier tournant d’un semestre bouleversé. Je me réjouis qu’étudiants et étudiantes, professeurs, équipe de l’administration et amis de l’institution ont su rapidement inventer d’autres manières de vivre l’aventure philosophique et théologique. Nous avons réussi à innover dans nos façons de réfléchir ensemble, de discuter et d’apprendre les uns avec les autres, les uns des autres. Il y a là, me semble-t-il, un gage d’avenir, une source d’espérance, de quoi garder confiance… même si tout n’est pas clair, maîtrisé, assuré.