Les études sur la vertu et les vertus chez Thomas d’Aquin constituent une bibliothèque. Dans le sillage de l’article de Foot, les propositions pour des éthiques de la vertu ont proliféré, souvent très éloignées des options thomasiennes. Dans une sphère comme dans l’autre, elles demeurent majoritairement centrées sur l’agente de l’action, ses motivations et ses justifications. Au cours de ce séminaire, nous explorerons les rapports entre les vertus et les régimes d’interactions sociales, nous tenterons de reconstituer les raisons des choix thomasiens quant aux vertus traitées et quant aux types d’interactions qu’ils présupposent ou favorisent. Cela nous entraînera à soulever la question de la nature du « social » et de ses conditions d’émergence et de développement. Ce faisant nous espérons proposer une approche philosophique aux vertus décalée par rapport aux perspectives habituelles des recherches en cours.